SKIN & SCIENCE

Cold Plasma

La médecine moderne du plasma a mis au point un procédé thérapeutique qui s‘est avéré particulièrement efficace dans le traitement des plaies. Cependant, le plasma froid trouve également sa place dans la cosmétique à orientation médicale.

Publié le 19.02.2021

Avez-vous déjà admiré une aurore boréale en pleine nature ou la formidable intensité des éclairs pendant un orage ? Vous avez donc déjà observé la formation du plasma sous différentes formes. Il ne s’agit pas ici de phénomènes naturels à haute énergie, mais d’une technologie innovante développée pour des applications thérapeutiques en médecine : le plasma froid. Les clientes des instituts de beauté peuvent de plus en plus bénéficier des mécanismes d’action et des avantages de cette procédure physique. Convaincues du potentiel futur de cette méthode de traitement, des entreprises telles que PlasmaCos de Berlin ont développé des appareils ludiques de commande sur la base de découvertes scientifiques qui sont spécifiquement destinés à l’utilisation en instituts de beauté. « Le développement de la technologie du plasma froid repose sur de nombreuses années de coopération en matière de recherche avec le centre d’application pour le plasma et la photonique Fraunhofer à Göttingen et l’université de la Ruhr à Bochum », explique le Dr. Dirk Wandke, directeur de PlasmaCos GmbH. « La fascination pour cette technologie repose sur la conviction que les applications du plasma froid vont fondamentalement changer l’avenir de la cosmétique ».

 

Le quatrième état physique

Que signifie le plasma en réalité ? En physique, on distingue trois états classiques d’une substance : les états d’agrégation solide, liquide et gazeuse. Le plasma est considéré comme le quatrième état d’agrégation généré lorsque de l’énergie supplémentaire est ajoutée à un gaz. Ce gaz devient alors un mélange composé principalement d’ions et d’électrons et se trouve dans un état activé. Des températures plus élevées augmentent l’activité des particules différemment chargées contenues dans le mélange.

 

Nouvelle discipline de recherche

Dans la discipline encore jeune de la médecine du plasma, on fait la distinction entre le plasma chaud et le plasma froid. Le plasma chaud atteint des températures élevées et ne convient pas à une application douce sur des cellules ou des tissus vivants. Les traitements au plasma thermique ne peuvent qu’être effectués par des médecins, par exemple pour arrêter les saignements pendant les opérations ou pour retirer des tumeurs. Les dermatologues utilisent également le plasma chaud à une température de 100 à 120 degrés Celsius pour les liftings. Le plasma froid - dont la désignation technique correcte est « Plasma Atmosphérique Froid » (PAC) - est par contre doux et compatible avec les tissus, car il atteint des températures basses de moins de 40 degrés Celsius. Le processus de production se base sur le principe de la décharge à barrière diélectrique avec du courant alternatif (Dielectric Barrier Discharge ou DBD) - sur l’interaction d’une anode et d’une cathode entourées d’un matériau diélectrique. Habituellement, des électrodes isolées ionisent l’air ambiant, mais avec la technologie de la société PlasmaCos la peau fonctionne en pôle opposé sur lequel le plasma se décharge ensuite directement et de manière ciblée.

 

Expériences cliniques

Le médecin Prof. Dr. Steffen Emmert possède une grande expérience de cette procédure dans la thérapie médicale. Il est le directeur de la clinique et de la polyclinique de dermatologie et de vénéréologie du centre médical universitaire de Rostock. Ici, le traitement des plaies avec du plasma non thermique est déjà une pratique courante depuis un certain temps.

 

Gestion innovante des plaies

Dans ce contexte, le professeur Emmert parle d’un traitement des plaies multimodal complexe, de l’enlèvement des tissus morts à la désinfection et à l’application d’un pansement. « Le traitement au plasma est ici toujours effectué et fait déjà partie de la routine », explique le médecin. De plus, il est pratiquement exempt d’effets secondaires et la procédure est bien explorée. Selon Emmert, le « plasma froid offre plusieurs effets en une seule application : l’élimination des germes et la microcirculation ». Il est intéressant de noter qu’aucun développement de résistance ne se constate dans le processus de destruction des germes – même en présence de germes multirésistants (MRSA) qui ne répondent plus aux antibiotiques. Simple et rapide, l’application du plasma froid convient également à une utilisation ambulatoire par les services de soins. Particulièrement bénéfique pour les patients âgés qui, selon Emmert, souffrent de blessures aux jambes causées par des varices ou le diabète. Le médecin de Rostock détient une bonne expérience de la thérapie par plasma froid dans le traitement des escarres ou des zones cicatricielles mal cicatrisées. Le traitement mobile des plaies permettrait ainsi aux patients alités de recevoir un traitement efficace et moins long dans leur environnement familier. Emmert voit d’autres applications potentielles en dermatologie pour le traitement de la neurodermite. La maladie inflammatoire est associée à une colonisation accrue des germes. Selon le directeur de la clinique, la réduction des germes est ici le principe thérapeutique.

Un large éventail d’applications : l’esthéticienne Dunja Ringma utilise le plasma froid dans les traitements anti-âge et des problèmes de peau

Un large éventail d’applications : l’esthéticienne Dunja Ringma utilise le plasma froid dans les traitements anti-âge et des problèmes de peau

Des résultats intéressants

L’utilisation de plasma non thermique semble également prometteuse pour les maladies virales telles que le zona ou les boutons de fièvre (herpès labial). Il existe même des publications prouvant l’efficacité du plasma froid contre les mycoses de l’ongle. Compte tenu de ces options et perspectives thérapeutiques, il n’est pas surprenant que le professeur Emmert soit convaincu du grand potentiel de la médecine du plasma. Au vu des résultats et de l’expérience acquise en matière de thérapie clinique, la question se pose automatiquement de savoir si et comment le plasma froid peut être intégré dans les traitements cosmétiques. Le plasma froid est recommandé pour les soins professionnels de la peau en raison des propriétés suivantes :

  • Il a un effet antimicrobien, c’est-à-dire que les germes, les bactéries et les champignons sont réduits de manière significative sans attaquer les cellules saines.
  • Il stimule la microcirculation de la peau qui est ainsi bien approvisionnée en oxygène, vitamines, minéraux, enzymes et nutriments. › Il augmente la perméabilité de la couche cornée de la peau afin que les principes actifs puissent mieux et plus profondément la pénétrer.
  • Il ne provoque aucune irritation indésirable de la peau ni de dommages à la barrière cutanée. Face à ce spectre d’effets, il devient évident que le plasma froid offre un grand potentiel d’utilisation dans l’institut de beauté. L’effet anti-inflammatoire s’avère utile dans le traitement de l’acné ou de la peau impure ou en traitement de soutien pour la couperose.

 

Effet de rajeunissement de la peau

L’amélioration de la circulation sanguine et l’apport en nutriments favorisent la régénération des peaux matures. L’intensification de l’infiltration d’agents actifs comme l’acide hyaluronique entraîne un effet boosteur dont les clientes peuvent bénéficier dans le cadre de traitements anti-âge. Un autre avantage du plasma non thermique est que l’application en tant que telle n’irrite pas davantage la peau. Le traitement est ressenti par la cliente comme agréable ce qui apprécié. En résumé, le traitement cosmétique avec le plasma froid est très efficace. Est-il encore possible de le soutenir avec des produits de soins de la peau appropriés ? Tout traitement anti-âge s’accompagne de l’apport d’agents actifs adaptés. On utilise ici des préparations à base d’acide hyaluronique qui peuvent être injectées en profondeur dans la peau au moyen de plasma froid. L’esthéticienne Dunja Ringma accompagne ce traitement d’une recommandation supplémentaire : elle rajoute des soins probiotiques, généralement dérivés de bactéries lactiques naturelles, pour compléter son traitement au plasma froid. PlasmaCos les propose également en complément de ses traitements cosmétiques. Ils sont formulés de manière à pouvoir être utilisés sur tout type de peau et à tout âge. Les préparations probiotiques ont un effet bénéfique sur le microbiome de la peau, car un microbiome équilibré est la garantie d’une barrière cutanée renforcée, intacte et saine. L’impact des influences négatives de l’environnement est réduit tout comme celui des germes nocifs. D’autre part, selon Ringma, la perte d’humidité de la peau est empêchée et sa jeunesse favorisée.

 

Et le ressenti ?

Que ressent-on réellement lors d’un traitement au plasma froid ? La cliente ne ressent aucune douleur ni sensation de chaleur désagréable sur sa peau. Le plasma froid produit une température basse qui ne provoque aucune gêne. De véritables atouts pour un traitement efficace, confortable et agréable. On doit néanmoins bien ressentir quelque chose ? Bien sûr ! La professionnelle des soins de la peau Dunja Ringma décrit poétiquement la sensation procurée par le plasma froid : « Le petit chatouillis sur la peau ressemble au souffle léger d’un baiser ». Une douce tentation, n’est-ce pas ?

 

Bon à savoir : le plasma froid en institut de beauté

Le traitement par plasma froid peut facilement être intégré au portefeuille de l’esthéticienne qui a suivi une formation appropriée. Le concept de PlasmaCos se fonde sur son appareil spécifique « PlasBelle ». L’esthéticienne reçoit des recommandations de traitement pour différentes affections cutanées mais aussi pour des traitements anti-âge et des combinaisons avec des soins du visage classiques, microdermabrasions, microneedlings ou peelings mécaniques. En outre, l’entreprise soutient les instituts avec des exemples de calculs de prix qui ne tiennent pas seulement compte d’aspects tels que la clientèle et l’emplacement, mais fournissent également des valeurs de référence pour les combinaisons et les traitements. L’esthéticienne Dunja Ringma propose des traitements au plasma froid dans son institut avec le dispositif PlasmaCos et donne à ses collègues des conseils pour son application. Avant le traitement, le visage doit être soigneusement nettoyé et débarrassé de tous les résidus de crème ou de maquillage. Après le démarrage de l’appareil, le plasma est généré pendant 90 secondes. Pendant ce temps, on déplace doucement la tête de l’électrode sur la zone de peau à traiter. Effleurer, ne pas appuyer, sinon aucun plasma ne peut être généré. Lorsque le plasma froid est déchargé, il produit de la lumière UVA et UVB ainsi que de l’ozone. Cette concentration d’ozone est très faible, inférieure aux valeurs maximales autorisées et absolument inoffensive pour les personnes. Avant tout traitement au plasma froid, clarifier les éventuelles contreindications lors de la consultation. Ne convient pas aux personne :

  • avec des stimulateurs cardiaques, des défibrillateurs ou des implants conducteurs d’électricité,
  • avec des arythmies cardiaques,
  • qui ont eu une crise cardiaque au cours des six derniers mois,
  • avec une grave insuffisance cardiaque,
  • qui souffrent de crises d’épilepsie, et
  • les femmes enceintes.

 

 

Texte: Dr. Anja Rieck

Photos: stock.adobe.com (1), Dunja Ringma (1)

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