La nature, quel luxe !
Lors d’ un soin de la peau, un brin de luxe est synonyme de bien-être. Quels sont les cosmétiques naturels en « première ligue » ?
La perception que l’on a du luxe s’est modifiée : alors que cette notion était auparavant synonyme de gaspillage, d’élitisme et de faste, elle est aujourd’hui davantage évaluée à l’aune de la conscience de la qualité et de l’expérience individuelle. Aujourd’hui, le luxe se lit toujours plus dans le regard que l’on porte sur soi-même et sur les autres, la distinction entre luxe et non-luxe n’est plus aussi stricte. Il tend aussi à se dématérialiser : le grand luxe, pour certains, c’est avoir le temps, tandis que pour d’autres, c’est prendre un bon repas ou s’offrir un soin apaisant avec des cosmétiques naturels de haute qualité.
Une vision positive de l’avenir
Les fournisseurs reconnus de cosmétiques naturels de luxe et les nouveaux venus sur ce segment sont convaincus du potentiel de ces produits. Parmi eux, la société Vinoble Cosmetics, fondée en 2005 par Luise Köfer, directrice. L’entrepreneuse constate que les clientes sont devenues plus exigeantes et qu’elles recherchent des nouveaux produits pour lesquels elles sont également prêtes à payer un prix plus élevé. Le Dr David Hauck va encore plus loin dans ses projections, lui qui a récemment présenté la gamme de produits de son label Dr. Hauck à Vivaness. « Nombreux sont les clients de la cosmétique conventionnelle », explique le fondateur de l’entreprise, « qui souhaiteraient passer à la cosmétique naturelle, mais ne trouvent pas de marque proposant des performances similaires. » Margot Esser-Greineder, fondatrice de Pharmos Natur, évoque cette attitude attentiste qui souhaite des produits naturels « qui fonctionnent ». Dans cette optique, les cosmétiques naturels de luxe ont de bonnes chances de percer sur ce marché. Mais en quoi ces produits se démarquent- ils ? Sirkku Hahn et Nina Stenberg, les deux fondatrices de la start-up Inari Cosmetics, ont une explication aussi précise que simple : « Les cosmétiques naturels de luxe sont minimalistes, exclusifs et durables. L’impact, la qualité et l’esthétique se doivent d’être au rendez-vous. »
La nature, toujours
Les fournisseurs de cosmétiques naturels de luxe ne doivent pas faire de compromis en sélectionnant les matières premières. Les fabricants attachent une grande importance à l’efficacité et à la qualité des ingrédients naturels. Luise Köfer, par exemple, mise sur les composants du vin. Les matières premières obtenues à partir de plantes situées dans des régions spécifiques sont aussi un atout car celles-ci confèrent à la marque une exclusivité qui est sa caractéristique distinctive. Sirkku Hahn et Nina Stenberg l’exploitent dans leur gamme de produits « Arctic Beauty ». Elles utilisent les composants de plantes arctiques, qui poussent principalement à l’état sauvage au nord du cercle polaire et sont récoltées à la main. La manipulation soigneuse des plantes et le traitement respectueux des matières premières est un autre aspect important de la cosmétique naturelle de luxe. Pharmos Natur, par exemple, obtient le gel végétal pur d’aloe vera nécessaire à ses produits de soins par pelage à la main. Bien qu’il s’agisse d’un processus long et coûteux, il suffit à garantir la qualité du produit. Notons ici que l’attachement aux ingrédients de haute qualité obtenus en harmonie avec la nature témoigne aussi du respect que nous avons devant tous les trésors qu’elle met à notre disposition. Par ailleurs, lorsque les produits sont fabriqués dans une manufacture artisanale, la cliente le perçoit comme un indicateur d’exclusivité puisque le volume de production est restreint. Et pourtant, les laboratoires de haute technologie adhèrent eux aussi à ces valeurs et développent des cosmétiques naturels de haute qualité. En effet, les cosmétiques naturels se composent non seulement de substances actives isolées, mais toujours plus souvent de substances actives complexes. Selon Nina Stenberg, cette complexification est bienvenue « pour répondre aux exigences des clients en termes de cohérence des formulations, d’efficacité et de durée de conservation ». Outre leur composition et leur efficacité, les cosmétiques naturels de luxe doivent être agréables d’emploi car, pour des produits de ce niveau, la cliente s’attend à ce que les textures soient légères et faciles à appliquer.
Offrir ses conseils
Il est par conséquent essentiel d’être à même d’expliquer leurs caractéristiques et leurs particularités. Les certifications attestent l’engagement et la sécurité. Pour la clientèle, ces dernières constituent une première accroche, car elles confirment que le produit est naturel. Mais il est encore bien plus important de garantir un niveau élevé de compétence professionnelle en institut. La clientèle doit être convaincue que l’esthéticienne sait prodiguer des soins premium efficaces, que sa plus-value tient en son savoir-faire et qu’elle offre à sa cliente une analyse personnalisée de l’état de sa peau et des recommandations de soins sur mesure. Car au final, plus la cliente se sentira bien informée et prise en charge, plus elle sera prête à accepter un prix plus élevé.
Less is more
La sobriété de l’emballage qui évite délibérément tout artifice est une caractéristique des cosmétiques naturels de luxe. Ce minimalisme est utilisé à dessein pour souligner une fois de plus la valeur du produit. Less is more. Les fournisseurs ont des exigences élevées, ils préfèrent les matériaux durables tels que le verre, le bois ou le papier écologique. Parfois, les entreprises se passent même complètement d’emballage extérieur. Luise Köfer décrit d‘ailleurs cette combinaison de substances actives de haute qualité et d’un emballage réduit et durable comme « (c)lean luxury ». Il s’agit pour elle d’« un nouveau type de luxe durable et résolument tourné vers l’avenir ». Néanmoins, selon le Dr David Hauck, le « packaging de la marque » doit rester cohérent, point de vue que partagent également Margot Esser-Greineder, Sirkku Hahn et Nina Stenberg. Après tout, à quoi donc sert un produit de soin exclusif magnifiquement emballé s’il n’a pas l’efficacité qu’il prétend avoir ?
Texte : Anja Rieck
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