Pieds nus, en toute sécurité
Marcher pieds nus fait du bien aux pieds et à l’âme mais verrues ou mycoses s’attrapent alors plus facilement, notamment à la piscine. Nous vous montrons ce que vous pouvez faire pour y remédier.
Le danger d’infection en piscine extérieure réside moins dans le bassin lui-même que sur ses abords, comme dans les douches et les vestiaires, où la chaleur et l’humidité permettent aux agents pathogènes des verrues et de la mycose plantaire de se développer. Lorsque la couche cornée de la plante du pied qui fait office de barrière cutanée se ramollit après la baignade, cela favorise l’infection.
Pour minimiser le risque, les slippers de bain sont une bonne protection contre les agents pathogènes, les piqûres d’insectes ou même les coupures causées par de petits éclats de verre. Lorsque l’on est sujet aux mycoses plantaires, on peut appliquer une crème spéciale fongicide sur les pieds avant la baignade. Après le bain, il faut soigneusement les rincer et les sécher avec une serviette prévue à cet effet, sans oublier la peau entre les orteils. L’application d’une crème sur les pieds renforce et protège ensuite la barrière cutanée.
Mais que faire si l’on attrape malgré tout une mycose ou une verrue plantaire ? Dans la plupart des cas, elles ne se voient que quelques jours après la baignade. La zone cutanée affectée commence à démanger et à se couvrir de squames. Au fur et à mesure que l’infection progresse, en commençant généralement par les zones entre les orteils, des crevasses apparaissent et s’étendent à la plante des pieds.
Infection d’autres parties du corps
Et bien que les pieds soient très souvent touchés, le champignon peut s’installer n’importe où sur le corps, par exemple en se grattant ou en se propageant à travers une serviette de bain. Celles-ci doivent donc être changées régulièrement et lavées à une température d’au moins 60 °C.
Dès que l’on constate une infection, il faut immédiatement la traiter. Il existe une sélection de pommades fongicides en vente libre à la pharmacie. Avec une bonne hygiène des pieds et en changeant de chaussettes tous les jours, il est possible de se débarrasser de l’infection en quelques semaines.
Afin d’éviter une rechute, il faut poursuivre le traitement même après la disparition des signes visibles. Ce n’est qu’en cas de mycose plantaire avancée, infectant la plante du pied, le talon et éventuellement les ongles, qu’un médicament qui combatte également le champignon de l’intérieur s’avère nécessaire. Dans ce cas, il faut consulter un médecin.
Verrue, cor ou durillon ?
En outre, une verrue ne se remarque généralement qu’après plusieurs jours ou semaines. Bien que les verrues affectent plus particulièrement les enfants et les adolescents, elles peuvent néanmoins survenir à tout âge. En général, elles sont faciles à reconnaître, mais elles ressemblent aussi parfois à des cors ou à des durillons. L’oeil avisé d’un professionnel est donc nécessaire pour les distinguer avec certitude. Le type de verrue le plus courant est la « verrue vulgaire » (verrucae vulgares). Ce sont souvent les pieds qui sont colonisés par des verrues plantaires, causées par le papillomavirus humain (HPV). Comme elles s’implantent presque toujours sur les parties les plus sollicitées de la plante du pied et qu’elles s’enfoncent généralement profondément dans le tissu sous-cutané, elles sont souvent douloureuses.
À l’instar de la mycose plantaire, les verrues peuvent également se propager à d’autres parties du corps. Pour s’en débarrasser, il faut souvent prendre son mal en patience et persévérer. En principe, elles disparaissent d’elles-mêmes à un moment donné, mais cela peut prendre plusieurs mois. Si les verrues sont perçues comme gênantes sur le plan esthétique ou, comme dans le cas des verrues plantaires, comme des corps étrangers douloureux, il faut les traiter. Malheureusement, là aussi la patience s’impose, car il arrive souvent qu’elles résistent ou récidivent.
Outre les teintures et les pansements vendus en pharmacie, qui contiennent par exemple de l’acide lactique, de l’acide salicylique ou de l’acide formique, il est aussi possible de les faire cryogéniser, de les réséquer chirurgicalement ou de les brûler au laser, en général par un médecin. Les teintures ou les crèmes s’appliquent sur les verrues plusieurs fois par jour pendant plusieurs semaines. Les patchs se portent pendant quelques jours, et il faut les renouveler plusieurs fois.
Rougeur avec léger gonflement
La cryothérapie implique aussi plusieurs sessions, espacées d’au moins une semaine. Bon à savoir : après un traitement à l’azote liquide, la peau rougit, gonfle légèrement autour de la zone cryogénisée, et une cloque apparaît en général. Après plusieurs jours, la lésion fait place à une croûte, tout comme après une résection chirurgicale, d’ailleurs.
Pour éliminer une verrue au laser, une anesthésie locale, voire une anesthésie plus importante, est souvent nécessaire. Le laser CO2 ou le laser pulsé à colorant détruisent une partie du tissu de la verrue. Le laser en thérapie photodynamique est un traitement moins agressif qui élimine la verrue couche par couche.
Lars Nothdurft, Docteur en Chimie, a étudié cette discipline à l’Université Friedrich- Alexander d’Erlangen et travaillé pendant de nombreuses années dans le domaine de la biochimie, de l’analyse et de l’assurance qualité. Il est aujourd’hui responsable Regulatory Affairs & Quality Management chez Gustav Baehr.
lars.nothdurft@gustav-baehr.de
Texte : Lars Nothdurft
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